Enfin un peu de relève scandinave! Jonas Lindberg et ses acolytes de The Other Side proposent avec «Pathfinder», un album qui n'est pas sans évoquer un brin des compatriotes suédois comme par exemple The Flower Kings.
Entrevue avec Jonas Lindberg, le moteur de ce projet.
T.I.: Pour le bénéfice des lecteurs pouvez-vous résumer les débuts de Jonas Lindberg & The Other Side?
J.L.: J'ai mis ce projet sur pied en 2012 avec l'enregistrement de «The Other Side». J'ai toujours voulu travailler sur un projet de musique progressive et soudainement je me suis retrouvé avec du temps pour le faire. Avec quelques chansons en banque j'ai demandé à quelques amis s'ils voulaient jouer et enregistrer un EP avec moi. Et nous voilà en studio. À cette époque je n'ai pas songé à un nom de groupe car j'ai lancé le EP sous mon propre nom. Le groupe a été nommé après, du titre du E.P., suite à notre premier concert. Nous avons été rejoints par deux musiciens supplémentaires pour des spectacles subséquents et c’est cette formation qui a enregistré «Pathfinder».
T.I.: À la première écoute de «Pathfinder» j'ai repéré des références à The Flower Kings . Est-ce une de vos sources d'inspiration?
J.L.: Oui The Flower Kings est un des groupes qui m'a ouvert les yeux sur le monde de la musique progressive tout comme d'autres groupes comme Dream Theater et Spock's Beard pour n'en nommer que quelques-uns.
T.I.: En feuilletant le livret du disque on découvre une photo du groupe et je dois dire que j'ai été surpris de constater que vous étiez plutôt jeunes! Depuis plusieurs années on entend bien sûr parler de musiciens suédois qui sont bien actifs, je pense par exemple à Roine Stolt, Jonas Reingold ou Rikard Sjöblom, mais ils font partie de la vague des années 1990-2000. Quelle est la situation aujourd'hui en Suède pour un jeune groupe qui veut jouer du prog?
J.L.: En général la scène musicale est vraiment florissante en Suède. Presqu'à chaque jour on découvre de nouvelles musiques et de nouveaux groupes se forment tout le temps. Cependant la scène musicale progressive n'est pas très importante en Suède. Il y a bien quelques groupes mais peu de salles où jouer. Je pense donc que c'est difficile pour un nouveau et jeune groupe progressif de jouer et de se faire voir. Tout spécialement si un groupe veut jouer et se monter un auditoire de cette façon. Parce que cet auditoire se retrouve en bonne partie à l'extérieur de la Suède.
T.I.: Je pense que vous êtes aussi impliqué en tant que producteur. Avez-vous une bonne feuille de route dans ce domaine?
J.L.: Pour moi «The Other Side» a été le point de départ dans ce domaine. En ce moment ce E.P. est ma seule implication dans la réalisation d'un projet progressif. Hormis mes propres projets, jusqu'à maintenant je n'ai pas été en mesure de travailler sur d'autres projets comme je le souhaitais. J'ai travaillé sur plusieurs projets dans différents styles musicaux mais principalement à titre de bassiste. Mais, dans les années à venir j'espère réaliser plus d'albums et pas seulement les miens.
T.I.: Pour le récent album «Pathfinder» vous avez composé à peu près toutes les chansons. Et vous jouez aussi de plusieurs instruments. Comment avez-vous procédé pour l’enregistrement? Avez-vous travaillé seul en studio et fait appel aux autres musiciens pour la touche finale?
J.L.: Pour l'écriture je travaille en bonne partie seul dans mon studio maison. Puis j'envoie les maquettes aux autres pour qu'ils s'en servent comme base pour leurs séances d'enregistrement. Avec ce disque mon but était que cela sonne comme un vrai groupe jouant ensemble. Et ce même si nous avons tous enregistré chacun dans son propre studio. Je laisse les autres membres enregistrer leurs parties en premier parce que je veux qu'ils aient la liberté de jouer la chanson comme ils le veulent. Je veux qu'ils arrivent avec de nouvelles idées et que chacun ait un rôle à jouer dans la définition du son de l'album. Par la suite je «remplis les trous» là où je sens que c'est nécessaire. En plus de jouer de la basse j'ai ajouté beaucoup de claviers et quelques interventions à la guitare ici et là et évidemment un peu de chant.
T.I.: Je présume que vous avez procédé de la même façon pour le E.P.?
J.L.: Presque. Bien que pour celui-ci j'ai tout fait en premier et invité les autres à venir ajouter la touche finale où c'était nécessaire. Avec pour résultat que le groupe n'a pas eu un grand rôle à jouer dans la définition du son de l'album.
T.I.: Peut-on dire que Jonas Lindberg & The Other Side est un «vrai» groupe maintenant? Est-ce que les autres musiciens vont être plus impliqués dans le processus d'écriture du troisième album?
J.L.: Peut être bien que nous allons devenir un vrai groupe. Mais pour le moment je considère que c'est avant tout un projet solo. J'aimerais certainement composer plus avec d'autres. Deux pièces ont été composées en collaboration pour «Pathfinder». Qui sait il y aura peut-être plus de collaborations dans le futur. Un troisième album est en chantier et j'ai déjà quelques compositions mais il est trop tôt pour dire quelle tournure ça va prendre.
T.I.: Des concerts en vue?
J.L.: Malheureusement nous ne sommes pas en mesure de présenter de concerts. Nous n'avons encore présenté aucun concert pour promouvoir «Pathfinder». C'est difficile parce que je suis aussi occupé dans d'autres projets moi-même et je ne parviens pas à trouver du temps pour dénicher des concerts. Mais, dans un futur assez rapproché, j'aimerais bien présenter quelques concerts à Stockholm et dans les environs. Peut-être bien aussi à l'extérieur de la Suède. Nous allons voir. Jetez un coup d'oeil de temps à autre sur le site lindbergmusic.com ou sur notre page Facebook pour avoir des nouvelles sur d'éventuels concerts ou toute autre folie que nous pourrions faire!