Révélé au public prog grâce à l’album «Alight» paru en 2017 la jeune formation italienne Cellar Noise revient à la charge deux années plus tard avec «Nautilus». Un second album placé sous le signe de la transition comme l’avaient incidemment annoncé les musiciens lors de leur passage en 2017 dans le cadre du festival Terra Incognita. Ils nous en avaient d’ailleurs donné un avant-goût en nous présentant quelques nouvelles compositions. Le guitariste Alessandro Palmisano, le chanteur Francesco Lovari et le claviériste Niccolò Gallani nous en disent plus long sur ce nouvel album.
T.I.: Je présume que le titre «Nautilus» a une signification particulière?
Le titre de l’album est une métaphore pour parler de l’esprit des gens qui souffrent d’anxiété, de paranoïa et de d’autres maladies mentales. À l’intérieur ils peuvent paraître torturés, compliqués, prêt à se protéger des événements de la vie quotidienne comme un mollusque qui rentre dans sa coquille pour se défendre. Mais si vous regardez de plus près et que vous prenez le temps de connaître ces gens vous allez découvrir qu’ils sont comme tout le monde. Qu’ils ont partagent les mêmes possibilités que nous. Comme la coquille du nautilus qui contient la spirale d’or sous la forme d’une spirale de Fibonacci.
T.I: Avec «Nautilus» vous adoptez une nouvelle direction musicale. Est-ce une transition que vous aviez planifiée de longue date? Vous en aviez déjà donné quelques indications en présentant certaines pièces de ce second album lors de la 14ème édition de Terra Incognita.
Alessandro.: Oui. En fait depuis les débuts du groupe nous voulions développer un son heavy et très moderne. Lorsque nous avons enregistré «Alight» nous avons essayé de prendre cette direction mais nos influences de rock progressif des années 70 l’ont finalement emporté! Donc lorsque nous avons commencé à composer pour notre second album nous avons choisi cette fois de privilégier cette transition à laquelle tu réfères.
Francesco: Et nous pouvons fièrement affirmer nous avons présenté ce nouveau matériel pour la toute première fois devant public lors de notre passage au festival Terra Incognita et que la réponse a été positive.
T.I.: On retrouve certes sur cet album moins d’éléments reliés au rock progressif des années 70 que sur votre premier album. Mais il y a quelques exceptions comme par exemple certaines parties de la pièce «Under My Command».
Alessandro: C’est vrai. Comme je le disais nous voulions obtenir un son plus heavy et en même temps nos influences musicales ont un peu changé ces deux dernières années. Mais, bien évidemment, nous aimons toujours les classiques et ce même si nous écoutons énormément de groupes européens contemporains comme Opeth, Leprous, et Haken et, évidemment, Steven Wilson et Porcupine Tree. Notez que la dernière chanson de l’album est une courte reprise d’une des chansons de «Alight».
Vous avez réalisé seul ce second album. Vous vous sentiez prêt à franchir cette étape?
Alessandro: Tout à fait. Comme vous le savez «Alight» a été réalisé par Fabio Zuffanti mais pour cet album nous voulions créer quelque chose qui nous représentait totalement en tant que groupe. Chaque aspect de cet album a été façonné par nous. Et cela inclût le choix des personnes qui ont été impliquées dans ce projet. Nous avons mené les séances d’enregistrement chez nous à Milan au Larsen Premoli’s RecLab Studios. Puis j’ai préparé les chansons pour le mixage et elle ont été envoyées au studio Fascination Street de Jens Bogren qui est situé à Örebro en Suède. Pour ainsi dire dès le début nous avions pris cette décision . Bien avant que l’album ne soit complètement composé nous avions commencé à chercher un ingénieur de son et un studio qui pourraient nous procurer le son que nous avions en tête. Nous avons rapidement réalisé que les gars de Fascination Street avaient travaillé sur plusieurs grands albums de progressif moderne que nous aimions. Je pense ici à «Watershed» et «Ghost Reveries» de Opeth , à «Malina» de Leprous et à «Affinity» de Haken. L’album a été mixé par André Alvinzi et le mastering a été assuré par Jens lui-même. Nous avons assisté à la séance de mastering à Örebro et nous avons eu beaucoup de plaisir. Nous sommes très heureux du résultat final. C’est heavy et moderne mais aussi assez doux dans le cas de certaines sections. Et puis tout comme pour «Alight» il y a toujours beaucoup de claviers et de mellotron ce qui procure une touche symphonique aux chansons.
Oui effectivement j’ai bien remarqué l’utilisation de l’orgue pour des pîèces comme «The Creator», Leeches»…
Niccolò: J’ai aussi utilisé l’orgue à plusieurs occasions pour notre premier album. Notamment pour «Dive With Me», «Temple» et «Blackfriars», où l’orgue Hammond a été couplé à un RMI Electra Piano. Mais d’un autre côté, puisque nous avions décidé de faire une transition, je me suis inspiré de mes albums de prog métal préférés. Je pense ici notamment à «Ghost Reveries» de Opeth et j’ai voulu que l’orgue supporte en quelque sorte les riffs distortionnés de guitare électrique. Sur tout l’album il n’y a seulement que deux sections où l’orgue n’est pas distortionné. Les autres interventions le sont toutes et elles ont principalement comme fonction d’ajouter de la profondeur aux riffs et aux «power chords».
Francesco: Je veux ajouter que c’est Carl Glover de Aleph Studios qui a conçu la pochette de l’album. Dans le passé il a travaillé sur plusieurs projets de Steven Wilson et de Porcupine Tree et nous aimons son style de design. Nous adorons ce qu’il a créé pour notre alnum et nous pensons que cela colle parfaitement aux thèmes de l’album.
On retrouve Laura Meade de IZZ sur une des pièces de votre nouvel album. Étiez-vous déjà à la recherche d’une chanteuse lorsque vous l’avez vu à l’oeuvre lors du festival Terra Incognita?
Alessandro: Lorsque nous avons participé à Terra Incognita cette chanson n’était même pas composée. Donc à ce moment-là nous n’étions pas activement à la recherche d’une chanteuse invitée. Mais lorsque nous avons complété son écriture l’idée d’inviter une chanteuse nous est venue tout naturellement. Comme tu le disais nous avons écouté Laura chanter lors de Terra Incognita et nous avons été vraiment impressionné . Elle a donc été notre tout premier choix. Nous l’avons contacté et elle a gentiment accepté. John Galgano est aussi impliqué dans ce projet parce que c’est lui qui a enregistré la contribution de Laura. Elle a vraiment une voix magnifique et ,selon nous, elle convient parfaitement à la chanson!