Au rythme où il pond ses albums solo Bjørn Riis risque bien de rattraper un jour le nombre de parutions de son groupe Airbag! Le guitariste norvégien, qui vient de publier «Coming Home», un mini-album qui fait suite à son album «Forever Comes to an End», nous parle de ses projets solo.
T.I.: Avec le recul quelle est votre impression au sujet de votre second disque solo «Forever Comes to an End»?
B.R.: Je suis incroyablement satisfait de cet album et de l'accueil qu'il a reçu. Je pense que je suis parvenu à créer le disque que je voulais réaliser. Et bien que l'on considère toujours que notre disque le plus récent est toujours le meilleur je continue à le penser plus ou moins six mois après son lancement. Les ventes et la réponse des fans et de la critique ont été surprenantes et j'en suis vraiment très content et très fier.
T.I.: Lorsque vous avez commencé à travailler sur cet album est-ce que vous aviez déjà des pistes de travail, des maquettes non utilisées réalisées pour «Lullabies in a Car Crash» ?
B.R.: «Lullabies...» a été en très grande partie réalisé avec beaucoup d'idées et de maquettes que j'avais en archive et que je n'avais pas présentées aux autres membres de Airbag ou alors c'était du matériel qui ne correspondait pas à ce que nous recherchions pour Airbag. «Forever...» n'est constitué que de nouvelles chansons. J'ai beaucoup appris avec «Lullabies...» et j'ai l'impression que c'est cela qui m'a donné la goût d'expérimenter et de fouiller plus profondément dans mes racines musicales. Je pense que j'avais une vision plus claire de que je voulais et, personnellement, je suis convaincu que cela se reflète dans les pièces et la réalisatiion.
T.I.: Est-ce que cela serait la différence la plus significative entre votre premier et votre second disque solo?
B.R.: Je pense que «Forever...» fait preuve de plus de maturité et de confiance. Je suis très fier de «Lullabies…» mais j'estime que «Forever...» est plus personnel. Je pense aussi que nous avons vraiment fait du beau boulot en terme d'enregistrement et de production pour cet album. J'aime beaucoup le résultat final.
T.I.: Parlant de «Forever Comes to an End» le titre est paradoxal. Personnellement le titre a fait naître en moi des images d'abysses mais c'est ma perception du titre.
B.R.: Eh bien j'ai toujours aimé laisser les auditeurs créer leurs propres interprétations. J'ai toujours été fasciné par la dualité et le titre m'est venu dès que j'ai commencé à travailler sur le disque et il a servi de base pour les paroles et les atmosphères du disque.
T.I.: Un peu plus de musiciens ont été impliqués dans l'enregistrement de «Forever...». Est-ce une expérience que vous voulez poursuivre avec votre prochain disque solo pour y ajouter encore plus de «couleurs»?
B.R.: Pour moi «Lullabies...» était en quelque sorte un réflexe pour m'éloigner du processus de travail en groupe. Je voulais voir jusqu’où je pouvais me rendre en travaillant seul. Quand j'ai commencé à enregistrer je n'étais même pas certain que cela aboutirait en un album. Avec «Forever...» j'ai voulu impliquer quelques musiciens qui faisaient partie de mon groupe de scène. Mis à part Henrik Fossum qui était derrière la batterie pour «Lullabies...», j'ai invité Simen Valldal Johannessen au piano qui a vraiment ajouté sa touche personnelle et ses sonorités sur «Forever...». Vegard Sleipnes, mon ingénieur de son et collaborateur de longue date, m'a aussi aidé pour quelques arrangements et il m'a vraiment encouragé à beaucoup plus expérimenter.
T.I: J'aime beaucoup la participation de la chanteuse Sichelle McMeo Askum pour la pièce « Winter». C'est quelque chose de nouveau pour vous.
B.R.: C'est quelque chose que je voulais faire depuis très longtemps. J'ai souvent composé des pièces qui avaient pour thèmes les relations interpersonnelles et le fait d'avoir une chanteuse pour chanter une partie de ces paroles et véhiculer ce que je veux exprimer rend tout cela émouvant. Je connaissais Sichelle depuis quelques années et je savais qu'elle a une voix magnifique. Le résultat est vraiment très bon.
T.I.: La mélancolie semble être un ingrédient assez important dans votre musique. Elle semble être une source d'inspiration. Quelle est votre relation face à ce sentiment qui semble être une caractéristique pour plusieurs groupes ou artistes scandinaves?
B.R.: On me pose souvent cette question. J'ai l'impression que pas mal de gens pensent que nous les Scandinaves composons ces paroles sombres alors que nous sommes assis dans une cabane en montagne pendant une journée de pluie. Ah! Ah! Je compose une bonne partie de mon matériel dans le métro alors que je rentre à la maison après une journée de travail! Je ne sais pas. J'écris sur des choses qui me fascinent. Les paroles et la musique me viennent tout naturellement. Ce n'est pas quelque chose de planifié ou à laquelle je réfléchis beaucoup.
T.I.: J'aime beaucoup votre solo de guitare sur «Winter» qui pour moi évoque Jimi Hendrix et aussi celui plus jazzé que vous livrez à la fin de cette pièce. C'est une belle démonstration de votre versatilité. Vous touchez plus de styles avec «Forever…».
B.R.: Tout à fait. Je voulais plus explorer ce côté. Après un certain temps j'estime que c'est difficile de se développer au sein d'un groupe. On finit par trouver un style qui semble fonctionner et après cela on reste «collé» à ce style. Ma base, mon bagage musical est surtout le rock classique et des groupes comme Kiss, Black Sabbath, Led Zeppelin, Whitesnake et d'autres groupes dans ce style. Je pense que cela transparaît plus à l'écoute de «Forever...».
T.I.: Quels sont vos critères lorsque vous avez à décider si une composition va être destinée à un disque solo ou à Airbag?
B.R.: Le matériel pour «Forever...» ayant été spécifiquement composé pour l'album je n'avais donc pas Airbag en tête à ce moment-là. Mais je pense que c'est surtout basé sur un «feeling» plus qu'autre chose et ce n'est pas uniquement moi qui prend cette décision. Lorsque je présente des pièces pour un nouvel album de Airbag nous nous installons ensemble et nous décidons en groupe de ce qui va être retenu et de ce qui pourrait convenir ou pas au projet.
T.I.: Vous venez de lancer un E.P. de cinq pièces intitulé «Coming Home». On y retrouve quatre nouvelles compositions et une nouvelle version de «Lullabies in a Car Crash». Du matériel enregistré lors des séances de travail de «Forever...»?
B.R.: La pièce titre, «Coming Home», a été composée pour «Forever...» mais elle ne s'intégrait pas vraiment avec l'ensemble des pièces. Les autres ont été composées après le lancement de «Forever...». En ce qui concerne la version de «Lullabies...» c'est quelque chose que je travaillais depuis un bon moment. Des amis ont insisté pour que je présente cette version. Le format du mini-album me plaît beaucoup parce que tu n'enclenches pas le processus de l'enregistrement d'un album complet pour être en mesure de présenter du nouveau matériel. Cela me donne l'opportunité d'expérimenter et de ne pas être trop sérieux. C'est définitivement un compagnon de » Forever...» mais en même temps c'est une nouvelle histoire.
T.I.: Avez-vous des concerts de prévus pour promouvoir «Forever...» et «Coming Home»? Quels sont vos plans pour Airbag?
B.R.: Je vais présenter quelques concerts avec mon groupe pour promouvoir «Foever...» et «Coming Home» et par la suite nous allons commencer l'écriture du prochain disque de Airbag. Je suis vraiment très excité par ce nouveau projet!