Après avoir tergiversé pendant des années, Dean Baker s'est finalement lancé dans la composition et la réalisation de son tout premier disque solo. C'est après avoir hérité de la collection de cd d'un de ses amis que Dean Baker s'est lancé dans la composition des pièces qui constituent «Constellations». En bonne partie instrumentales ces pièces sont inspirées de la scène musicale électronique des années 70 et 80. Un vieux rêve pour le claviériste de Galahad!
T.I.: Quelle est l'histoire derrière la création de «Constellations»?
D.B.: Mon bon ami Ray est décédé soudainement en avril dernier et j'ai hérité de sa grande collection de cd. J'étais très surpris par le nombre de cd qu'il possédait de Vangelis, Jean-Michel Jarre, Kraftwerk etc. L'écoute de ces albums et plus particulièrement celui de «Blade Runner» de Vangelis et de «Oxygène» et «Équinoxe» de Jean-Michel Jarre, m'a vraiment inspiré. En mai dernier je me suis mis à jouer avec quelques idées musicales personnelles mais tout de même inspirées par ces albums que j'avais écoutés. Avant que je m'en aperçoive j'avais en main vingt pièces instrumentales. J'ai demandé à Stu (n.d.l.r. Nicholson) de les écouter et me donner son opinion. Une idée a pris forme. Peut-être pourrais-je faire presser quelques cd et les offrir lors des concerts de Galahad. Stu était très enthousiaste et m'a encouragé à lancer cet album dans les formes. J'ai pensé que ce serait une bonne idée si Stu chantait sur quelques pièces. Je lui ai donc demandé s'il sentait qu'une de ces pièces pouvait convenir à son style de chant. La première chose que j'ai su c'est qu'en juin j'avais un album de dix pièces entre les mains!
T.I.: Étiez-vous familiers avec la musique de Tangerine Dream et Kraftwerk avant le décès de votre ami Ray? Ou est-ce une véritable découverte pour vous?
D.B.: J'ai souvent lu des chroniques portant sur des albums de Galahad où les gens avancent que je suis un grand fan de Tangerine Dream et de Kraftwerk mais, en vérité, je n'ai jamais possédé un de leur albums. Une seule exception: le 45-tours de «Autobahn» de Kraftwerk. La plus grande partie de cette musique a vraiment été une véritable découverte pour moi. J'aime écouter tous ces disques mais en bout de ligne je reviens toujours à Jean-Michel Jarre et Vangelis.
T.I.: Qu'est-ce que vous appréciez de ce style musical?
D.B.: Pour moi «Blade Runner» est possiblement mon film favori de tout les temps. La trame sonore colle tellement bien au film. Je demeure encore très excité lorsque je l'écoute. Je me rappelle aussi très bien du moment où «Oxygène» a été lancé. J'étais très jeune et c'était probablement la première fois que j'entendais de la musique jouée uniquement par des synthétiseurs. C'était une période très excitante. Je me rappelle que je pensais que tous ces effets sonores pourraient faire partie de la trame sonore d'un film de science-fiction. Je crois que c'est possiblement la principale raison pour laquelle j'ai voulu jouer des synthétiseurs.
T.I.: Musicalement était-ce de cette façon que vous pensiez réaliser votre premier album solo?
D.B.: C'est quelque chose que je voulais faire depuis plusieurs, plusieurs années mais j'attendais toujours d'avoir une bonne raison plutôt que de présenter de la musique uniquement pour présenter de la musique. Ce disque est porté par mon amour de la science-fiction et c'est aussi un hommage à mon ami Ray. Je sais qu'il serait incroyablement heureux de savoir qu'il a joué un grand rôle dans la naissance de cet album. Pour ma part je suis très satisfait du déroulement de l'ensemble du processus. Je me suis fixé moi-même quelques règles comme par exemple celle de ne seulement utiliser que des synthétiseurs des années 70 et du début des années 80. Cela m'a permis de faire le focus sur la voie que j'allais suivre pour ce projet. Ça été pour moi une expérience de découverte. Ce style musical m'a fait réaliser que c'était de cette façon que je voulais travailler et que c'est de cette façon que je voulais que cela sonne. Pour moi c'est exactement le concept que je voulais pour mon premier disque solo. Tout cela est devenu clair pour moi lorsque j'ai commencé à mixer et arranger cet album.
T.I.: Est-ce que vous pensez que l'expérience de «Constellations» va avoir un impact sur les prochains enregistrements de Galahad?
D.B.: Je pense que la façon dont j'ai travaillé sur cet album m'a donné la piqûre pour retravailler avec des synthétiseurs «vintage» et c'est certain que je vais utiliser quelques-uns d'entre eux pour les prochaines séances d'enregistrement de Galahad. J'avais commencé cette année mon nouveau processus de «conversion vintage» lors de l'enregistrement de «Seas of Change» et je suis incroyablement satisfait du résultat.
T.I.: Quels synthétiseurs avez-vous utilisés pour «Constellations»?
D.B.: J'utilise des synthés d'une compagnie qui se spéciale dans la création de logiciels qui reproduisent fidèlement les sonorités des synthétiseurs vintage. Donc tous les sons de synthés sont exclusivement d'une compagnie française du nom de Arturia. Mes principaux synthés sont le Minimoog, le ARP 2600 et le Yamaha CS80.
T.I.: Est-ce que «Constellations» vous a donné le goût de réaliser un second album solo?
D.B.: Je suis constamment à composer de la nouvelle musique. J'ai en réserve plus de chansons que Galahad ne pourra jamais en enregistrer. Donc je pense que c'est très possible que je réalise un autre album dans un an ou deux tout au plus.
T.I.: Quels sont vos plans pour le prochain album de Galahad?
D.B.: Nous allons très bientôt retourner en studio pour réaliser quelques enregistrements spéciaux qui seront rapidement suivis par l'enregistrement d'un nouvel album l'année prochaine. Stu et moi avons 25 chansons sur lesquelles nous pouvons travailler avec le reste du groupe. Nous nous attendons à avoir devant nous quelques années très productives.