Fondé à Oslo vers la fin des années 70, 35 Tapes a connu une longue éclipse avant de refaire surface entre deux projets de ses membres. En mars 2019, le groupe présentait son tout premier essai qui a pour titre «Lost and Found». Un album qui réunit des éléments issus du rock progressif typique des années 70 ainsi que des éléments des années 80. Un mariage qui fonctionne bien et qui n’a rien de prémédité nous raconte notamment le chanteur et claviériste Morten Lund.
Dans quelles circonstances s’est formé le groupe?
Ce projet a été mis sur pied à la fin des années 70 par quelques jeunes hommes dans un abri de jardin de Oslo! Dans ce cabanon se trouvaient quatre jeunes hommes essayant de recréer le son du rock progressif qui les intriguait tant. Cette musique a suivi les membres du groupe au fil des ans. Il y a trois ans lorsque Jarle et moi avons recommencé à jouer ce type de musique en studio, quelques-unes de nos influences musicales ont refait surface dans de nouvelles compositions. Nous avons voulu ajouter à ces compos une batterie «groovy» style année 70. Heureusement nous avions un ami qui aimait le rock progressif et qui était partant pour se joindre à nous. Les commentaires d'amis musiciens, tout spécialement ceux de Jacob Holm-Lupo de White Willow, nous ont encouragé à continuer. Nous avons amélioré nos chansons et nous les avons présentées à une plus grande audience puis à une maison de disques. Finalement, « le père du progressif norvégien», Robin Mortensen et sa maison de disques Apollon Records nous ont accueilli. Évidemment nous avons trouvé cela très excitant et très inspirant et cela nous a encouragé à aller de l'avant.
Présentez-nous les membres du groupe.
À la guitare, la basse et au chant on retrouve Jarle Wangen qui a joué au sein de plusieurs groupes de rock’n’roll qui ont mené de nombreuses tournées en Norvège dans les années 80. Après une pause musicale Jarle est de retour avec sa guitare et son «groove» en tant que membre fondateur de 35 Tapes. C’est Bjørn Stokkeland qui assume le rôle de batteur. Il a commencé en jouant du jazz puis dans les années 80 il a joué au sein de groupes de rock et de blues. Après une longue pause Bjørn a fait un retour en jouant avec plusieurs groupes de blues électrique de Oslo dont un qui est toujours actif. Il fait partie de 35 Tapes depuis les tous débuts. Le titre de l’album, «Lost and Found» est une référence à l’histoire du groupe. Et puis c’est moi, Morten Lund, qui assume les claviers et le chant. Dans la vie de tous les jours je suis un ingénieur spécialisé dans le «mastering» . Je suis aussi membre fondateur du duo Green Isac qui s’est par la suite transformé en groupe de cinq musiciens. Le groupe a réalisé quatre albums pour la maison de disque américaine Spotted Peckory. C’est moi qui a réalisé le premier album de 35 Tapes. Pour être en mesure de présenter notre album sur scène nous avons invité Jo Wang et Andreas Eriksen à se joindre à nous. Jo est un claviériste doué qui a réalisé des disques intéressants et de la musique pour des trames sonores de films. Andreas est le percussionniste du fameux groupe norvégien Bel Canto.
Quelle est la signification du nom du groupe. 35 Tapes c’est un peu étrange comme nom!
Le nom est une référence au mellotron. À nos oreilles le mellotron 400 défini le son des années 70. L’instrument possède 35 touches avec un ruban pour chaque touche. Donc 35 rubans donc 35 Tapes! Le mellotron utilisé pour notre premier album est un original des années 70.
Lorsqu’on écoute une pièce comme «Travel» il est difficile de ne pas faire le lien avec Genesis. Tout spécialement pour l’intro à la guitare. Mais le chant évoque un autre univers soit celui de groupes des années 80 comme Talk Talk ou The Blue Nile. Au final «Travel» est un peu la rencontre deux univers et de deux décennies.
Il n’y a pas de doutes que Genesis est une importante référence pour nous. Tout comme d’ailleurs d’autres géants du prog des années 70. Lorsque nous avons commencé à travailler sur ce projet nous avons décidé de ne pas nous restreindre et d’utiliser tous les «trucs» que nous aimons de cette musique qui a eu un tel impact sur nous lorsque nous étions adolescents. Ça été un tel plaisir, une telle joie que de le faire et heureusement nos pièces offrent aussi une certaine originalité. Votre observation au sujet de mon style de chant est très intéressante. Talk Talk et The Blue Nile sont parmi mes groupes favoris des années 80. Cependant nous n’avons jamais discuté entre nous de mélange de styles. Ce n’est pas du tout intentionnel. Nous ne n’avons jamais eu de discussions du style «marions le prog des années 70 avec le style de chant des années 80». Je crois qu’il y a une connexion entre la scène progressive des années 70 et les groupes les plus intéressants à émerger de la scène new wave des années 80. Les deux essayaient de s’éloigner des «solutions» les plus évidentes en explorant de nouvelles avenues pour la musique et les arrangements.
Le groupe a été formé à la fin des années 70. Est-ce que certaines pièces que l’on retrouvent sur «Lost and Found» ont été composées lors de cette période?
Notre musique est évidemment liée à cette période et au groupe de notre jeunesse mais «Lost and Found» est un nouveau départ pour le groupe. Nous n’avons repris aucun matériel de cette époque. Aujourd’hui nous composons de bien meilleures pièces et de bien meilleurs arrangements et tout le processus qui a mené à ce premier disque s’est déroulé assez facilement et il était rempli de joie!