Genesis Revisited: Live At Royal Albert Hall

Des éclairages admirables

Avec la sortie du coffret Live At Hammersmith, l’an dernier, on croyait que la tournée «Genesis Revisited» de Steve Hackett et ses acolytes avait été définitivement immortalisée. Mais voilà que l’on remet cela en nous offrant un deuxième coffret, enregistré cette fois au fabuleux Royal Albert Hall de Londres. Offrir deux enregistrements présentant des spectacles d’une même tournée, c’est bien sûr exceptionnel, mais est-ce vraiment pertinent?

En ce qui concerne la liste des pièces, nous retrouvons sensiblement la même grappe d’incontournables, mais présentée dans une séquence différente. On peut toutefois noter quelques variantes du côté des pièces de deuxième catégorie. Notons l’inclusion des pièces «The Fountain of Salmacis» et «The Return of the Giant Hogweed». La qualité de la prestation des musiciens, celle de l’enregistrement, autant audio que visuel, et la qualité du montage sont semblables.

Du côté des musiciens, ce sont les mêmes qui accompagnent Hackett sur scène. Donc, Nick Beggs n’y apparaît pas. En fait, il ne rejoindra le groupe que pour la dernière partie de la tournée qui se terminera vraisemblablement à Vancouver en décembre prochain. La liste des artistes invités est légèrement différente. Nik Kershaw, Steve Rothery et Jakko Jaksyzk laissent leur place à Ray Wilson et Roine Stolt. John Wetton et Amanda Lehmann sont les seuls qui participent aux deux concerts. Outre la prestation originale de Roine Stolt dans la finale de la pièce «The Return of the Giant Hogweed», la présence de ces invités abaisse davantage la qualité du spectacle qu’elle ne la rehausse. Pour être franc, la qualité des pièces «I Know What I Like» et «Ripples » en souffre beaucoup sur ce dernier enregistrement; l’envie de zapper est forte. Ceux qui suivent Hackett depuis ses débuts en solo conviendront avec moi que le côté vocal n’est pas la force de ce groupe. Toutefois, avec l’intégration de Nad Sylvan pour cette tournée, Hackett a su contrer cette tendance. La voix de Sylvan s’adapte admirablement aux pièces de Genesis et rappelle celle du Gabriel des années 70. De plus, vous serez à même de remarquer qu’il est plus confortable sur ce dernier enregistrement. Dommage qu’on ne lui a pas donné la même place que pour les autres concerts de cette tournée.

Comme mentionné plus haut, c’est vraiment sur le plan visuel que l’enregistrement au Royal Albert Hall se démarque. La fusion entre les techniciens à l’éclairage du groupe et ceux de la salle de concert donne de magnifiques résultats. Les jeux de lumière sur l’orgue situé en arrière de la scène, sur les colonnes du dernier niveau et sur le plafond sont admirables. La présence de déflecteurs de son au plafond ajoute une touche fantasmagorique à l’ensemble. La photo en couverture du coffret vous en donne un bel aperçu. Le choix des couleurs et des projecteurs est très bien harmonisé aux différentes pièces. Les effets sur Watcher of the Sky sont particulièrement réussis. Sur scène, on notera la présence des trois mêmes écrans sur lesquels on présente animations et images. Au final, il en résulte un spectacle grandiose, ce qui a certainement plu à l’ensemble des spectateurs, peu importe où ils étaient situés.

Le contenu du coffret du Royal Albert Hall est moins volumineux que celui d’Hammersmith, on passe de cinq disques à trois. On notera l’absence de documentaires et, comme sa durée totale est amputée d’une quinzaine de minutes, l’ensemble des pièces tiennent sur deux disques audio au lieu de trois comme c’était le cas dans le coffret d’Hamnmersmith.

En conclusion, pour une personne qui désire un souvenir de cette fabuleuse tournée Genesis Revisited, je recommanderais l’acquisition du coffret enregistré au Royal Albert Hall simplement parce qu’il offre un visuel plus intéressant. Après tout, on se procure un dvd pour cette raison, n’est-ce pas?