Unexplored

Après l'excellent Look Out (2014) et un splendide album en concert, The Phoenix Flies Over the Netherlands - Live @ 't Blok - (2016), PHOENIX AGAIN propose son troisième disque studio. Pour qui n'est pas familier avec le groupe, rappelons qu'il est d'abord l'affaire de la famille Lorandi – Antonio (basse, chant), Sergio (guitare, chant, composition), Marco (guitare, chant), Giorgio (percussions, chant) et Alessandra (chœur dans « Silver ») – que complètent Silvano Silva (batterie, percussions, chant, composition) et Andrea Piccinelli (claviers). En outre, mort en 2007, Claudio Lorandi, co-fondateur du groupe en 1981 avec ses frères Antonio et Sergio, est l'auteur du tableau néo-impressionniste en couverture de l'album et des paroles de « To Be Afraid - Ansia ».
Unexplored (48 min 40 sec) comprend huit pièces ; toutefois, PHOENIX AGAIN étant original à plus d'un titre, il n'y a que deux chansons – « That Day Will Come » (6:56) et « To Be Afraid - Ansia » (6:42) –, mais six instrumentaux – « Silver » (4:57), « The Bridge of Geese » (6:25), « Whisky » (6:08), « Close to You » (2:30), « Valle della Luna » (8:43) et « Great Event » (6:19).
Récemment, Steve HACKETT qualifiait le rock progressif de « genre (musical) qui implique tous les genres » et rien n'illustre mieux son propos que ce que PHOENIX AGAIN a concocté dans Unexplored. Contrairement à ce que je fais souvent, je ne détaillerai pas le contenu individuel de chaque pièce car, exception faite de « Close to You », elles présentent tant de facettes qui se recoupent ici et là que leur description entraînerait nombre de redites. Cela dit, l'album est un cocktail explosif, phénoménal et fascinant de prog symphonique, de jazz rock/fusion, de prog heavy et de prog folk, le tout injecté de solides doses de rock psychédélique, de blues, de ballades mélodieuses, de hard rock et de musique classique aux accents parfois occidentaux, parfois moyen-orientaux. Malgré de nombreux passages électriques très denses, complexes, et des changements de rythme brusques et à répétition, on ne perd jamais le fil de trame. Ailleurs, à la place d'honneur, la guitare acoustique très classique est émaillée de couleurs traditionnelles, pastorales. À l'écoute, bien des noms d'illustres prédécesseurs viennent à l'esprit (que je n'identifierai pas ici, vous laissant ce plaisir !...), mais toujours sous la forme d'influences magnifiquement assimilées et non pas comme des emprunts ou même des clins d'œil.
En résumé, Unexplored a tous les attributs d'un modèle exemplaire du rock progressivo italiano – voire de prog moderne tout court – exécuté par des musiciens extrêmement doués.