A Sort of Homecoming

Dans le respect d’un lieu sacré Anathema semble porter une attention toute particulière au décor servant d’arrière-scène lors de l’enregistrement de ses concerts. En 2013, c’est devant le magnifique théâtre romain de la ville de Plovdiv en Bulgarie que les musiciens s’étaient exécutés. Le produit final, «Universal», est admirable. Cette fois, pour immortaliser leur tournée acoustique de 2015 (Anathema Acoustic Tour), c’est dans la cathédrale de Liverpool que l’enregistrement a eu lieu. Évidemment, ce n’est pas le premier endroit qui nous vient à l’esprit lorsque l’on veut présenter ou assister à un concert rock, mais si ce concert se veut essentiellement acoustique, cela devient une option très intéressante. Dès les premières mesures, vous serez charmés par l’impact qu’a cette salle sur la sonorité des instruments. Déjà excellentes dans une salle de concert ordinaire, les voix de Lee Douglas et de Vincent Cavanagh deviennent envoûtantes dans cette enceinte. 

Le concert enregistré le 7 mars 2015 contenait quinze pièces provenant  de six des disques studio du groupe, dont cinq pièces de leur dernier album, «Distant Satellites». Cette sélection a évidemment été extraite du territoire le plus paisible du groupe. Le deux tiers des pièces est interprété par le trio composé de Daniel Cavanagh, Vincent Cavanagh et Lee Douglas. Malgré l’utilisation d’un système d’enregistrement permettant à Daniel Cavanagh de jouer par-dessus ses propres partitions et de battre le rythme, cela manque de profondeur. Les claviers de Daniel Cardoso, absent lors de cette tournée, auraient comblé admirablement ce vide. Après tout, il y a déjà beaucoup de technologie en fonction, un peu plus n’aurait pas remis en question le caractère acoustique du concert; l’important étant d’offrir un rythme qui n’ébranle pas les fondations de ce lieu sacré. 

Sur le plan visuel, je me garde une certaine réserve. Bien que l’équipe dirigée par John Mann a fait un excellent travail en tapissant la nef de projecteurs, on ne peut pas apprécier ces effets sur le produit final, car les séquences retenues de la caméra située en arrière de la salle sont trop courtes et captées au niveau du sol. Il aurait été plus approprié de placer cette caméra à l’endroit où a été prise la photo apparaissant sur le boîtier du disque et d’insérer dans le film de longues séquences planantes. Sur scène, les effets visuels sont limités à L’utilisation  de six petites colonnes de lumières situées derrière les musiciens et à quelques épandages de fumée éclairée par des projecteurs aux couleurs vives. 

Parmi les moments forts du spectacle, je retiens l’interprétation de la pièce «Anathema» sur laquelle performent les deux artistes invités, Anna Phoebe et David Wesling, respectivement au violon et au violoncelle. En ce qui concerne les effets visuels, la pièce «A Natural Disaster» se démarque alors que les spectateurs y contribuent en brandissant leurs cellulaires et que la salle est complètement illuminée. 

Le produit est offert en format DVD et en format Blu-ray. Je recommande toutefois l’achat du boîtier contenant également les deux disques audio, car il y a davantage de plaisir à entendre ce concert qu’à le visionner. Pour ceux qui possèdent une table tournante, le concert est aussi disponible sur disque vinyle.