Lost in The Ghost Light

Après avoir travaillé en partenariat dans les années 90 avec Richard Barbieri («Flame» 1995) puis Samuel Smiles («World of Brights Futures» 1999) et finalement Peter Chilvers («California, Norfolk» 2002), le coéquipier de Steven Wilson au sein de No-Man a présenté son premier véritable essai solo en 2004 sous le titre de «My Hotel Room».
Après un «congé» d'une décennie le chanteur est revenu à la charge en 2014 avec «Abandoned Dancehall Dreams» puis «Stupid Things That Mean The World» (2015). Son petit dernier est en quelque sorte le couronnement de cette nouvelle impulsion créatrice. Car ce quatrième disque solo est indubitablement son meilleur essai à ce jour.
Ce maître du spleen à la voix mélancolique s'aventure hors de ses habituelles expéditions atmosphériques et y intègre plusieurs éléments progressifs évoquant notamment Genesis. Ce que l'on peut constater d'entrée de jeu avec la pièce ouverture «Worlds of Yesterday» (la guitare!) tout comme d'ailleurs avec «Moonshot Manchild» avec son long pont instrumental ou plane le fantôme de Tony Banks!
Le tout réalisé par Steven Wilson et une belle équipe de musiciens dont Colin Edwin (Porcupine Tree) et Bruce Soord (Pineapple Thief). Et puis ce qui ne gâche rien quelques invités sont venus ajouter leur grain de sel dont Kit Watkins (Happy The Man/Camel), Ian Anderson et David Rhodes (Peter Gabriel). Les fans y trouveront une suite plus inspirée de «Stupid Things...» alors que ceux qui n'apprécient pas son style de chant planant et monocorde ne changeront pas nécessairement d'opinion mais ils risquent toutefois de succomber à la richesse de cet album qui s'avère être une très belle réussite pour Bowness.